jeudi 14 février 2013

20 minutes : ils prient pour des locaux


Comme tous les dimanches matin, M. Mabassi a pris « quatre bus pour arriver à la Briche », à Saint-Denis (Saint-Seine-Denis), le local où se réunit la petite assemblée de son Eglise évangélique (lire encadré). Ce père de famille congolais vit à Sartrouville (Yvelines) et fait le trajet chaque semaine. «Je n'ai pas le choix, mon église est ici. Il n'y en a pas vers chez moi», explique-t-il. Il rejoint la quinzaine d'autres fidèles qui écoutent déjà l'évangéliste Roger prêcher. Avec les percussions et le micro saturé, il est entraîné par moments jusqu'à la transe. Il invite les fidèles à prier et à chanter et remercie la France de les avoir accueillis.

La valse des fidèles


Au même moment, dix-neuf autres salles accueillent elles aussi des assemblées évangéliques dans un immense brouhaha. Elles réunissent parfois une centaine de personnes endimanchées, qui viennent de toute la région. «Les salles font de 30 à 520 m2, elles sont louées surtout les mercredis, vendredis et dimanches. La liste d'attente est très longue», détaille le gardien de la Briche, Dominic Abudjbi. Une même salle est attribuée à plusieurs églises. Quand, dimanche à la mi-journée, les premières assemblées quittent la Briche, d'autres les remplacent, dans une valse de voitures et de taxis garés en double file. Pour 30 m2, c'est «350 € pour 4 heures», explique le pasteurDieudonné Lutula. «Ce n'est pas trop cher pour l'Ile-de-France. Mais nous avons quand même des impayés de loyers. Avant de nous installer ailleurs, nous devons encore grossir un peu», poursuit-il. «Ils cherchent mais ne trouvent rien, c'est trop cher », assure Franciel Momperousse. Lui va prier dans un hôtel du Val-d'Oise. De passage, il n'apprécie guère cette union d'«assemblées très différentes, peu propice à la sérénité». Mais c'est un moindre mal, assure un pasteur. Il se dit «doyen» de la Briche, après seize ans d'office. «Avant, les gens étaient du Congo-Kinshasa. Puis des Ivoiriens sont arrivés et, plus récemment, des Ghanéens et des Nigériens», note-t-il. Ceux qui l'ont pu ont quitté l'immeuble.
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